Les Gardiens du crépuscule
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Les Gardiens du crépuscule

C'est au soir du Troisième âge que les Gardiens verront enfin la lumière.
 
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 Le Voyage d'Hiniâ Luindîndaë

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Hinia
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Hinia


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Le Voyage d'Hiniâ Luindîndaë Empty
MessageSujet: Le Voyage d'Hiniâ Luindîndaë   Le Voyage d'Hiniâ Luindîndaë Icon_minitimeSam 15 Déc - 11:55

Hiniâ

[Hinielda (Sindar : Enfant des étoiles)
Iâhini (Sindar : Enfant des abysses)
Hiniâ (Sindar : L’enfant vide)
Luindîndaë (Sindar : Ombre bleue silencieuse)]

Il fût un temps ou la Forêt Noire était connue sous le nom d’Eryn Galen, la Verte Forêt. Là, les elfes sylvestres avaient bâti de grands domaines et partout sur les terres régnaient l’ordre et la paix. En cette époque reculée naquit Hinielda, elfe des bois et des étoiles, fille de Duorn Luindîndaë, l’Arbre de la Nuit, son père, et de Sildol au Front d’Argent.
Quand elle se promenait le jour, elle apprenait des animaux et leur parlait et les comprenait. Mais comme ses parents, et comme ses grands-parents, c’était la nuit qu’elle préférait marcher, sous les arbres hauts embruns de douces ombres bleues et son esprit voyageait sous le ciel endormi. Là parfois, dans le secret de sa solitude, elle allait observer les loups dont elle était tellement curieuse. Elle apprit leur langage et leurs âmes mystérieuses et les comprit.
Puis arriva le jour où la grande Tour Noire de Dol-Guldur fût érigée au Sud de la forêt. Hinielda était jeune tandis que l’Ombre avançait jusqu’à lécher les bâtisses gracieuses des Eldar, et engloutit toute la basse région et de nombreux elfes avec elle.
L’air et les arbres changèrent.
Eryn Gallen, la Grande Forêt de l’Est, devint Mirkwood, la Forêt Noire.

Hinielda et son inconsciente et impétueuse jeunesse ne le virent point. Et l’Enfant s’en allait toujours marcher la nuit dans la forêt. Un soir elle aperçut de nouveaux loups et ceux-ci était bien plus gros que d’ordinaire. Mais sa nature curieuse la poussa à vouloir leur parler aussi, comme elle avait réussi à parler aux autres meutes de la forêt, aux petits loups. Elle les écouta un temps avant d’aller les voir mais elle réalisa bien vite qu’il n’y avait pas que leur taille qui les différenciait des autres ; leur langage et leur odeur, et leurs yeux, et leurs intentions, et leurs esprits tout entiers étaient différents : obscurs et douloureux, terrifiants. Hinielda tenta de reculer afin de rentrer chez elle se réfugier, mais elle oublia dans sa hâte effrayée de rester silencieuse. Une branche craqua sous son pied.
Le bruit sec parvint aux oreilles des ouargues qui dressèrent immédiatement la tête. De lourds grognements accompagnés d’un chant sinistre résonnèrent dans la nuit. Hinielda courut. Elle courut aussi vite que ses jambes la portaient, poursuivie par la meute infâme ; la première hurlant de peur, la deuxième d’une rage mêlée de vice.
Entendant au fond de leurs cœurs les cris de leur fille et les hurlements s’y mêlant, Duorn et Sildol accoururent en sa direction, alertant dans leur course des gardes du domaine et tous partirent au secours de l’enfant. Duorn et Sildol s’attaquèrent aux bêtes à mains nues, ordonnant à Hinielda de s’enfuir sans se retourner. Mais, paralysée, elle assista impuissante au massacre de ses parents et de ses protecteurs. D’autres elfes accoururent à leur secours mais trop tard, car la meute avait déjà vaincu le premier groupe. Les yeux rouges sang des bêtes plongèrent dans le bleu de ceux d’Hinielda. Et l’Enfant couru de nouveau, poursuivie toute la nuit par les monstres ; ses jambes agiles et son corps jeune se mouvant à travers les arbres millénaires, sans halte à travers l’obscurité. Ce n’est qu’à l’aube que les ouargues cessèrent leur poursuite, à bout de souffle, comme l’Enfant qui n’arrêta cependant pas immédiatement sa course. A midi elle comprit la Mort et pleura, seule, perdue dans ce pan de forêt dont elle ne connaissait rien. Elle trouva une source pour se désaltérer et prendre quelque repos.
La honte l’envahit tandis qu’elle réalisa que la mort de ses proches était de son fait. Elle pleura encore et continua sa marche, incapable de rentrer chez elle. Elle marcha pendant des jours et des nuits, encore et encore jusqu’à ce qu’à ce qu’au loin, à travers les arbres, elle aperçut une lumière étrange : la lisière de la forêt. Elle découvrit ainsi un autre monde et sa curiosité la poussa plus loin encore et elle marchait toujours, se reposant quand elle était fatiguée et se nourrissant de ce qu’elle trouvait sur son passage. Elle se fabriqua un arc d’une branche solide trouvée dans son voyage et le banda des fils défaits de ses vêtements abimés, elle tailla des flèches de branches courtes et dures qu’elle aiguisa à l’aide de pierres tranchantes.

Dans son voyage sans but, elle vit de nombreux ennemis et comprit l’envergure du mal affligeant la Terre de ses souillures. Mais elle avait appris la prudence et n’avançait plus sans réfléchir, ses yeux scrutant perpétuellement alentours, et put ainsi contourner de nombreuses troupes d’orques et des meutes d’ouargues. Mais un jour où elle dormait profondément au creux d’un rocher, un éclaireur orque la vit au loin, ses babines bavant d’envie de meurtre. Il eût beau s’avancer doucement, le cri d’alerte d’oiseaux sauvages la tira de son sommeil. Hinielda s’élança dans une nouvelle fuite éperdue, courant dans les collines pour sa vie. Et les arbres des collines se firent plus nombreux et leurs feuillages plus denses, et les arbres des collines devinrent une forêt de feuilles dorées et vert bronze et Hinielda la pria :
« Grande et belle inconnue d’or vêtue, ta sœur est ma mère, protège-moi je t’en supplie. »
Courant et s’enfonçant loin au hasard de la nuit, l’orque à ses trousses, le sol tout à coup se déroba sous ses pieds et Hinielda sombra dans le ventre de la terre tandis qu’un bruit lourd et profond s’élevait de ses entrailles. Elle tomba longtemps lui semblât-il, jusqu’à ce que son dos touche les parois s’incurvant doucement, puis de plus en plus, et glissa jusqu’à toucher le fond. Levant la tête, elle aperçut la faille ouvrant sur les étoiles. L’orque n’était pas tombé avec elle mais un cri terrible résonna dans la nuit. Quand le silence revint, l’enfant parla :
« Ô puissante protectrice, Hinielda n’est pas une ingrate et j’ai ce soir une dette envers toi. Parle en ton heure et je serais là. »
Ainsi l’enfant entreprit d’escalader les parois. Arrivant en haut, et alors qu’elle allait s’agripper à l’herbe sèche, une main saisit la sienne et l’extirpa de la fosse. Quatre elfes bandèrent subitement leurs arcs en sa direction et le cinquième dit :
« Nous savions que la terre crachait des nains, mais qu’as-tu fait pour qu’elle fasse de même avec des elfes ? Donne-nous ton nom, étrangère, et explique ton intrusion sur les terres de la Lôrien. »
Hinielda raconta donc son histoire. Quand elle eût fini, le cinquième elfe parla :
« Je te nome Iâhini, l’Enfant sortit des Abysses d’Arda, et nous t’invitons dans notre royaume car tu n’es point notre ennemie. »
Iâhini suivi les elfes aux cheveux couleur du soleil et passa près de mille ans dans leur forêt et leurs domaines où elle y apprit l’histoire, l’art de la menuiserie et grandit en force intérieure et en agilité. Elle en vint à manier efficacement l’arc et les flèches, et fût admise auprès des Eldar de la Lôrien comme l’une des leurs, sinon une amie de leur peuple.
Puis un jour, un compagnon de chasse vint à elle et lui dit :
« Iâhini, lointaine sœur sylvestre, nous connaissons tous ta nature curieuse et voilà bientôt un millénaire que tu demeures avec nous. Sache qu’un groupe d’entre nous se prépare pour un long voyage qui devra les mener en Eriador, et plus précisément à Imladris, refuge bâtit par le Seigneur Elrond, pour une mission secrète. Si tu veux te joindre à eux et te rendre là-bas afin de parfaire tes connaissances, je pleurerai ton départ, mais sourirai au jour de ton retour parmi nous et à ce savoir que tu auras rapporté avec toi. »
Iâhini partit. A son arrivée en Imladris, les premiers des elfes qu’elle rencontra la renommèrent Hiniâ, l’Enfant Vide, car ils ne voyaient en elle ni le bien, ni le mal, juste l’équilibre naturel entre le prédateur et la proie et le cycle des saisons, et découvrirent bien vite en elle cette faim constante pour les choses nouvelles, comme un vide à remplir. Dans les forêts du Bruinen elle améliora ses compétences à l’arc et devint une alliée précieuse des chasseurs.
Elle passa encore près de mille ans avec les Elfes jusqu’à ce qu’un matin, des éclaireurs rapportèrent de tristes nouvelles de l’Ouest et du Nord. La guerre frappait à toutes les portes, palpable dans l’air et le vent changeants, et l’Ombre qui avait transformé à jamais la Grande et Douce Eryn Galen de son enfance menaçait à présent d’engloutir toute la Terre du Milieu. Or Hiniâ souhaitait plus que tout un jour retourner dans la Forêt Noire et parcourir ses terres en temps de paix pour apprendre d’elle et de tous les secrets qu’elle recelait, elle voulait aussi voir l’Ered Luin et découvrir les elfes y demeurant, et voir la mer, cette immense et mystérieuse mer dont elle n’avait entendu que des murmures magnifiques…
Elle se fît par ailleurs, et bien plus rapidement qu’on n’aurait pu l’imaginer, un ami improbable en Imladris : un nain du nom de Lutorin, égaré dans la forêt près de Fondcombe et à la recherche d’aventures. Et comme le destin semble toujours se manifester lorsqu’on s’y attend le moins, l’enfant rencontra, un soir où elle rentrait de chasse avec son ami surprenant, une Noldor du nom de Celebethiel qui lui apprit des combats menés à la frontière de l’Angmar. Longtemps elles parlèrent ensemble et Hiniâ prit finalement la décision de partir pour la ville d’Esteldin, dans les Hauts du Nord, où Celebethiel avait son campement et de nombreux alliés.
Le jour de son départ, on offrit en gage d’amitié et de bonne chance à Hiniâ un bel étalon à la robe d’argent que celle-ci renomma Taurehan, Don de la Forêt, car il était puissant mais agile comme aucun sur les chemins sinueux des forêts du Bruinen.
Hiniâ fit ses adieux à ses amis et promit de revenir les voir dès que possible. Ainsi commença le long voyage d’Hiniâ, l’Enfant Vide.


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